La compétitivité du secteur biopharmaceutique européen est menacée : le Luxembourg ne fait pas exception

La compétitivité du secteur biopharmaceutique européen est menacée : le Luxembourg ne fait pas exception.

Communiqué de presse 

 

IML, la voix de l’industrie pharmaceutique au Luxembourg alerte sur les dangers de la réforme de la législation pharmaceutique européenne. Des effets délétères sur la compétitivité de la zone Europe, et par ricochet au Luxembourg sont à prévoir sur l’importation, la distribution et la disponibilité des médicaments.

La dernière étude de la fédération européenne de l'industrie EFPIA (European Federation of Pharmaceutical Industries and Associations), en association avec le cabinet de conseil Dolon et publiée le 6 novembre 2023, montre désormais que plusieurs pays européens seront touchés par la réforme, dont l'Allemagne, la France et la Belgique. Ces trois pays frontaliers du Luxembourg entretiennent des relations étroites avec lui en terme d’importation.

Diminution des investissements

En 2010, l'Europe représentait 37 % des investissements mondiaux en R&D ; en 2020, ce chiffre est tombé à 32 %. Selon une nouvelle étude, et avec cette réforme, ce chiffre devrait encore diminuer d'ici 2030, pour atteindre 25 %, et d'ici 2040, pour ne plus représenter que 21 % des activités de R&D par rapport à d'autres régions du monde. Parallèlement, la contribution de la Chine devrait passer de 2 % en 2010 à 17 % en 2040.

Pourquoi la compétitivité de l’Europe concerne le Luxembourg ?

Le Luxembourg ne possède pas ou très peu d’usines de production de médicaments innovants sur place. Sa coopération avec les marchés frontaliers producteurs est nécessaire, historique et fonctionnelle, puisque le Luxembourg importe 70 à 85% des médicaments de Belgique pour un montant d’environ 467 M$, et autour de 9.5% des médicaments d’Allemagne (55.4M$). En Europe, l’impact négatif de la réforme sera général. L'Allemagne devrait être la plus durement touchée, avec une perte des investissements en R&D de l’ordre de 626 millions d'euros par an. Pour la Belgique, où l'industrie pharmaceutique est très présente, cela signifierait, selon cette étude, une perte potentielle de 381 millions d'euros en investissements dans la R&D. 

Il s'agit d'une réduction de l'activité économique associée à ces investissements en R&D, non seulement pour les entreprises biopharmaceutiques, mais aussi pour l'ensemble de l'écosystème de la santé, et même au-delà.

La réforme entraînera une réduction du nombre d'essais cliniques, ce qui aura un impact à la fois sur les hôpitaux et sur les patients, qui auront donc moins accès aux médicaments innovants en phase de recherche. Comme le dit l'EFPIA : « l'endroit où l'innovation se produit a de l'importance. »

Sonia Franck, Secrétaire générale d’IML (Innovative Medicines for Luxembourg), a déclaré : « la recherche et le développement se poursuivront, mais la question est de savoir où. »

Si la réforme de la législation pharmaceutique européenne a un impact négatif sur la compétitivité de l’industrie biopharmaceutique en Europe, les trois pays les plus touchés sont, pour rappel, trois pays frontaliers majoritairement exportateurs de médicaments pour le Luxembourg.

IML demande au futur gouvernement luxembourgeois, dont les partis ont inscrit l’accès rapide aux médicaments pour tous les citoyens, de prêter attention à l’impact des changements de cette réforme sur la compétitivité de l’Europe et subséquemment, sur ses répercussions pour le Luxembourg.

 

L’intégralité de l’étude est disponible ici :

revision-of-the-general-pharmaceutical-legislation-impact-assessment-of-european-commission-and-efpia-proposals.pdf

 

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